Voici le texte du communiqué des JNE rédigé le 29 mars 2023.
Ce week-end, les images d’affrontements autour de la bassine de Sainte Soline ont tourné en boucle sur les toutes les chaînes de télévisions, fait la Une de tous les médias.
Des images choc et un emploi démesuré de la force qui a malheureusement fait de nombreux blessés (manifestants, gendarmes, journalistes). A l’heure où nous écrivons, deux manifestants sont entre la vie et la mort.
Aujourd’hui, l’on assiste à une criminalisation des écologistes et des journalistes qui suivent leurs actions. 3000 gendarmes ont été déployés pour défendre ce qui n’était qu’un gigantesque cratère et non une réserve d’eau en fonctionnement. De nombreux contrôles d’identité et arrestations ont eu lieu et un journaliste pigiste a été placé en garde à vue. C’est oublier que certaines retenues d’eau sont construites et exploitées de manière illégale, malgré l’annulation de leur autorisation d’exploitation par la justice administrative et que la liberté de la presse et la liberté d’expression sont les piliers de notre démocratie. En outre, cette criminalisation des écologistes et de certains journalistes contribue à jeter le doute dans l’esprit du public et occulte le fond du problème.
Le rassemblement de ce week-end était avant tout une mobilisation pour la défense de l’eau. Mais peu d’images ont montré le Marais poitevin qui était pourtant au cœur du sujet.
Cette mobilisation autour des bassines, qui a réuni des milliers de manifestant.e.s venu.e.s de partout en France et des pays voisins, vient rappeler combien le manque d’eau est inquiétant pour les agriculteurs et ravive les débats autour de l’agriculture intensive face à l’agro-écologie paysanne. Le GIEC avait prédit que le changement climatique amènerait de nouveaux conflits. Nous sommes entrés de plain-pied dans cette nouvelle réalité. Mais saurons-nous en sortir ?
L’eau est cruciale pour la vie sur Terre. Les projections climatiques nous montrent que d’intenses périodes de sécheresse vont avoir lieu dans les années à venir. Nous en avons un aperçu aujourd’hui, mais cette tendance va s’amplifier. D’où l’importance d’opter pour une sobriété des usages et d’éviter une mal-adaptation qui viendrait retarder la mise en place de pratiques plus sobres.
La question du partage de l’eau sera la grande affaire du XXIe siècle et il revient aux journalistes de poser les questions (comment la répartir équitablement, quels sont les outils juridiques dont nous disposons, les meilleures options d’utilisation de l’argent public), de montrer les problèmes (quels sont les intérêts en jeu) mais aussi les solutions envisagées pour essayer de résoudre les conflits, inévitables.
C’est pourquoi les JNE ont choisi pour thème de leur prochain Jeudi de l’écologie à l’Académie du Climat (Paris) le jeudi 13 avril * : le partage de l’eau. Une occasion de se retrouver pour échanger autour de ces sujets.
* Débat : Le partage de l’eau : un enjeu vital au temps de la rareté
Jeudi 13 avril de 19 h à 2 1h
Académie du Climat, 2 place Baudoyer 75004 Paris.
Ce débat sera également retransmis sur la chaîne YouTube des JNE.