C’est un véritable récit d’un événement méconnu, à l’origine de la prise de conscience de la toxicité des particules fines. Un contre-récit du progrès de la Révolution industrielle.
Du 1er au 5 décembre 1930, un brouillard épais se répand dans la vallée de la Meuse, non loin de Liège. Hommes et animaux sont profondément affectés lors de sa survenue, et ils sont nombreux à décéder. Après sa dissipation, des experts officiels tranchent : « Seul le brouillard » est responsable. Pourtant, sur place, nombreux sont ceux qui incriminent les émanations des usines de la région, l’une des plus industrialisées d’Europe. Un an plus tard, des experts du parquet rendent d’autres conclusions : la consommation massive du charbon et les composés soufrés des émanations industrielles sont mis en cause.
L’exceptionnalité du phénomène est cependant attribuée à la prédisposition des corps et aux conditions météorologiques particulières de cette première semaine de décembre 1930. Mais comment du « charbon » en vient-il à participer à la production de brouillards et à rejoindre ainsi, jusqu’à tuer, les poumons de ceux qui se sont retrouvés contraints de le respirer ? Ces liens « charbon brouillards toxiques-poumons » n’ont rien d’évident.
Il revient de tenter de reconstituer les conditions historiques de leurs constructions que s’attache cet ouvrage. En considérant cette catastrophe dans le temps long nécessaire à sa production ; en suivant la piste des matières de sa constitution ; en étudiant le rôle et les effets des pratiques savantes et la désinformation des autorités, Brouillards toxiques permet de comprendre la transformation conjointe, par l’industrialisation, des corps et des environnements et la production de nouveaux phénomènes météorologiques.
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Éditions Amsterdam, 390 pages, 14 € – www.editionsamsterdam.fr
Contact presse : Lucien. Tél.: 01 83 97 10 64 – lucien@editionsamsterdam.fr
(Gabriel Ullmann)
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