Le sol, l’eau et l’agriculture – Frédéric Denhez

La canicule de l’an 2022 nous avait créé des émotions. Depuis, nous avons peur de manquer d’eau comme de vulgaires pays du sud. Cet été-là nous avions regardé, effarés, les grands incendies transformer nos vastes forêts en nuages de suie et de carbone. Les arbres étaient si secs qu’ils s’étaient enflammés à la première étincelle. Ils l’étaient car ils n’avaient plus d’eau, leurs sols en ayant été dépourvus par l’intense chaleur. Chaque jour à la télé, à la radio, sur les réseaux sociaux, dans les journaux le niveau des nappes était commenté. Plus basses qu’hier, et ce sera pire demain. Mais comment allions-nous faire au prochain hiver ? C’est alors que nous avons relié les événements. L’évidence nous est apparue. En définitive, quand l’eau du ciel tombe sur la Terre, elle fait des plocs sur le sol qui l’absorbe ensuite et la garde pour les arbres, les nappes et les rivières. L’intermédiaire indispensable, c’est lui !

On savait le sol excellent puits de carbone, on l’apprit belle éponge qui abreuve les cultures et les pâtures même quand il fait sec. La clé de notre adaptation au changement climatique, c’est lui, la meilleure des grandes bassines c’est le sol ! Comme souvent, nous avons basculé dans un nouvel excès. En plantant des haies dans des sols que nous ne labourerions plus nous allions pouvoir garder le peu d’eau qui nous reste. L’époque étant aux slogans faciles et aux idées courtes, la journée mondiale des sols (organisée par l’Afes) s’est chargée de remettre l’église au milieu du village. Lors de la journée consacrée aux trois débats C dans l’sol, elle a consacré le second au rôle du sol dans le cycle de l’eau en milieu agricole et forestier, avec Isabelle Cousin et Bernard Laroche, tous deux adjoints à la direction de l’unité Unité Info & Sols de l’Inrae d’Orléans, Benoît Louchard, chef d’équipe Eau et Environnement à la Chambre d’agriculture Centre Val-de-Loire et Noémie Pousse – Chargée de recherches R & D en pédologie au pôle Recherche, développement et innovation de l’Office national des forêts (ONF).

Pour lire la suite de cet article, cliquez ici.