Algérie : les associations écologiques maintiennent le cap

L’effervescence qui marque la campagne électorale de la présidentielle du 17 avril 2014 ne dérange pas l’activité des écologistes algériens, comme le montre l’exemple de l’Association écologique de Boumerdès (AEB) qui a tenu, samedi 5 avril, son assemblée générale pour faire son bilan et adopter son programme pour 2014.

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par M’hamed Rebah

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548729_455577794498512_1221175777_nDepuis 25 ans – elle a été créée le 29 août 1989 – l’AEB maintient une activité régulière, malgré les difficultés que rencontre le mouvement associatif. Son projet phare actuellement concerne la réhabilitation d’un écosystème dunaire côtier à Corso, une commune entre Boumerdès-ville et Boudouaou el Bahri, à une cinquantaine de km d’Alger. Il y a environ 2 hectares à sauver de la dégradation pour en faire un bel espace dédié à l’écologie et à l’éducation environnementale. Le couvert végétal de ce site naturel, menacé et vulnérable, doit être renforcé par le reboisement et des travaux d’aménagement, de protection et de salubrité.

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Samedi 29 mars, ils étaient nombreux, et en famille, à participer justement à une action de reboisement organisée par l’AEB. L’Association a l’espoir de déclencher une dynamique citoyenne exemplaire, d’où, la priorité qu’elle accorde à l’action d’information et de sensibilisation, dans le cadre plus global de l’éducation environnementale destinée à ses adhérents, mais aussi et surtout aux riverains du site concerné et plus largement à la population. En 2013, l’AEB a organisé deux sessions de formation (juin et octobre) dans le cadre de ce projet intitulé «Réhabilitation d’une falaise dunaire du Corso». En même temps, l’AEB a l’ambition de remplir un rôle de pionnier. C’est ce qui l’a poussée à tenir, en décembre dernier, un séminaire sur le thème du «bon état écologique», très peu familier en Algérie.

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Pour Nacer Riad Bendaoud, président de l’AEB, « en Algérie, la question de l’environnement reste toujours difficile à aborder, bien que les structures en charge des programmes de développement se voient plus que jamais dans l’obligation de s’en préoccuper ». Il constate que « dans certaines zones, on puise les ressources naturelles sans modération et sans prendre en considération l’impact le plus souvent négatif qui en résulte ». Il reste cependant optimiste et pense qu’il est possible de « définir une stratégie qui implique les institutions et la société civile à travers les ONG pour arriver à un consensus permettant à long terme de réconcilier le développement économique et la conservation de la nature ».

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Cet article est paru dans Reporters (quotidien algérien).

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