Peut-on encore manger des bananes ? L’empreinte carbone de tout par Mike Berners-Lee

Peut-on encore manger des bananes ? est l’adaptation d’un best-seller anglais dans une version entièrement remaniée et mise à jour. Son auteur Mike Berners-Lee est professeur à l’université de Lancaster au Royaume-Uni, et un pionnier de la quantification carbone. Il est également l’auteur de « Il n’y a pas de planète B », que le Financial Times a qualifié de « manuel pour transformer l’humanité ».

Manger des bananes, regarder des vidéos, acheter des baskets, un jean, prendre l’avion ou tout simplement se faire cuire des pommes de terre, toutes ces activités ont une empreinte carbone. Et notre intuition n’est pas toujours juste, loin s’en faut : certains gestes qui semblent à proscrire sont en réalité sans conséquence, lorsque d’autres sont plus nocifs qu’on ne le pense. Peut-on encore manger des bananes ? titre provocateur mais résumant bien ces questions existentielles, permet de décrypter son environnement, et d’avoir en tête les bons ordres de grandeur. À nous d’agir en conséquence.

Il ne faut pas, par contre, se fier entièrement aux chiffres donnés, seul le concept auquel ils sont associés est riche de réflexion et de changement de mode de vie. Prenons un exemple : « une assiette de pommes de terre (200 g) » (pages 51-53), il est donné 44 g de CO2 pour la culture, 10 g pour le transport et 50-160 g pour la cuisson. Les emballages et la distribution sont donnés pour un total de 4 g. L’idée exacte est que le mode de culture est plus générateur de CO2 que le transport (ce qui milite notamment pour l’agriculture biologique, même si le produit vient de plus loin qu’une production conventionnelle locale). Le mode de cuisson l’est davantage encore. Alors que la pensée commune est d’acheter local pour réduire l’empreinte carbone, alors qu’il peut s’agir de productions intensives particulièrement polluantes. Notions très importantes.

Par contre, ces chiffres bruts se fondent sur des hypothèses qui ne peuvent à l’évidence recouvrer les multiples cas se présentant au consommateur, selon qu’il achète bio ou pas, local ou non, voire directement au producteur, qu’il achète en gros ou pas, etc. De même, les émissions de CO2 pour la restauration des sols pollués par l’agriculture industrielle et/ou le traitement des eaux contaminées, sans même évoquer, celles qui relèvent de la santé publique, ne sont pas prises en compte.

Une publication centrée sur quelques chaines de consommation, mais qui prendrait en compte tous leurs aspects, directs ou indirects, reste à faire.

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Éditions l’Arbre qui marche, 300 pages, 21,90 € – larbrequimarche-editions.fr
Relations presse : Anne Vaudoyer. Tél.: 06 63 04 00 62 – anne.vaudoyer@gmail.com
(Gabriel Ullmann)
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