Carbone fossile, carbone vivant – Vers une nouvelle économie du climat par Christian de Perthuis

Dans le paradigme économique traditionnel fondé sur la croissance, la nature est pensée comme un stock dans lequel on puise des matières premières. Le défi climatique majeur (je préfère ce terme à crise climatique, employé parfois, y compris dans cet ouvrage remarquable, car il ne s’agit pas d’une situation passagère comme l’est une crise), nous contraint à quitter ce paradigme. Selon l’auteur, spécialiste de cette question, cette situation ne provient pas tant de la rareté des matières premières que, plutôt, de leur trop grande abondance. Encore trop de charbon, trop de pétrole, trop de gaz d’origine fossile conduisent à l’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. L’économiste figurait le capital naturel comme un stock de ressources. Il découvre que ce capital assure un ensemble de fonctions régulatrices, comme le climat ou la biodiversité, pour lesquelles nous n’avons pas de substitut.

Vidant le sous-sol de son concentré d’énergie fossile, nos sociétés ont déclenché le réchauffement de la planète. Le cycle du carbone vivant qui permet la reproduction des espèces. En se penchant sur l’interdépendance entre carbone fossile et carbone vivant, Christian de Perthuis révolutionne notre façon d’aborder la question climatique en la liant, enfin, à la biodiversité. Il nous entraîne vers une nouvelle économie où l’exigence d’équité conduit à repenser profondément l’abondance et la rareté.
Avec l’importance de savoir d’ores et déjà que si on finira par mettre fin aux hydrocarbures, donc au carbone fossile, même avec un retard coupable, le problème d’émissions de CO2 et de méthane subsistera avec le carbone vivant : le bois-énergie en tout premier lieu.

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Éditions Gallimard, 280 pages, 21 € – www.gallimard.fr
Contact presse : Mélanie Touret-Alby. Tél.: 01.49.54.42.08 – melanie.touret-alby@gallimard.fr
(Gabriel Ullmann)
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