Non, ce n’est pas de l’autopromotion

 

 
par Fabrice Nicolino

  

Amies, amis, consoeurs et confrères des JNE, ce qui suit n’est pas de la promotion. Mais on a le droit de ne pas me croire sur parole. Je publie le 20 septembre, aux éditions LLL, un livre intitulé Le grand sabotage climatique. Avec pour sous-titre : « Révélations sur un système corrompu, ONU, multinationales, gouvernements ». Depuis des années, une question me revenait sans cesse dans la tête : pourquoi ? Oui, pourquoi trente-cinq années de « négociations » climatiques ont-elles à ce point échoué ? Car elles ont échoué, vous en êtes d’accord ? Aucune réunion, aucune conférence, aucun sommet de la Terre n’auront permis la moindre mesure réelle contre le grand dérèglement.

Au moment où je vous écris, 27 COP – ces réunions rituelles – ont déjà eu lieu, et l’épisode 28, qui doit se dérouler à Dubaï à partir du 30 novembre, sera présidée comme vous le savez par Sultan Ahmed Al-Jaber, qui dirige la société nationale pétrolière. Si c’est une farce, elle est sinistre. Mais la situation est bien plus grave que ce que vous imaginez, car depuis le point de départ, il faut bien parler d’une vaste mise en scène.

Tout a commencé en 1972 à Stockholm, pour un premier sommet de la Terre organisé par le Canadien Maurice Strong. Ce dernier crée dans la foulée le Programme des nations unies pour l’environnement (PNUE), dont il sera le premier président, lance l’expression « développement durable », crée avec d’autres le GIEC, dirige en partie l’UICN, siège à la fondation Rockefeller, organise le sommet de la Terre de Rio en 1992, ouvre la conférence de Kyoto en 1997 après avoir été nommé sous-secrétaire général de l’ONU. Il sera pendant près de trente ans le pilier de ce que je nomme un simulacre.

En même temps – j’insiste : en même temps -, Strong fonde ou dirige au Canada ou aux États-Unis des sociétés pétrolières de taille moyenne. Rien à voir avec les majors comme Total ou BP, mais tout de même. Il est pendant trente ans au moins au coeur de la destruction du monde par la destruction de son climat. Attention ! Ne criez surtout pas au complotisme. Je suis aux antipodes, croyez-moi, et ce que je révèle était à la portée de tout journaliste. Rien – presque rien – n’était réellement dissimulé. Il n’y a pas complot, il y a convergence, dans un extravagant exercice de double-pensée, comme dans le 1984 d’un certain George Orwell.

Autre exemple : l’adjoint de Strong en 1992, pour le sommet de Rio, n’est autre que le Suisse Stephan Schmidheiny, qui doit toute sa grande fortune à l’amiante. Jugé in absentia en Italie pour la mort de plus de 3000 ouvriers dans ses usines Éternit, il y a été condamné par le tribunal de Turin à 18 années de prison. Dix-huit ans. Une peine criminelle. Ses avocats ont réussi à convaincre la cour de cassation qu’il y avait prescription.

Ne croyez pas qu’ils sont les seuls. Je cite et détaille le parcours de la plupart des acteurs principaux de ce dossier. Et d’une manière ou d’une autre, ils ont partie liée avec l’industrie la plus climaticide. Et je reviens à mon introduction : malgré l’apparence, ce n’est pas de la promotion. C’est un appel à notre conscience commune. Y a-t-il question plus importante que celle du climat ? La réponse ne fait aucun doute pour moi. Et l’on ne peut espérer avancer sans d’abord comprendre pourquoi nous sommes restés immobiles.

Amies, amis, consoeurs, confrères, vous avez besoin de ces informations.