Nicole Lauroy, une pionnière du journalisme de nature et d’écologie en France

Nous avons appris avec une grande tristesse le décès de Nicole Lauroy, présidente d’honneur des JNE, qui avait succédé en 1989 à Pierre Pellerin, notre président fondateur, à la tête de l’association, qu’elle avait présidée jusqu’en 1995. Un « ancien » des JNE relate quelques éléments de son riche parcours.

par Laurent Samuel

J’ai rencontré Nicole Lauroy au milieu des années 1970, alors que je venais d’adhérer aux JNE, dont elle était déjà une figure importante. Elle travaillait alors pour Femmes d’Aujourd’hui, un hebdomadaire féminin créé en Belgique en 1933, dont une édition française avait été lancée en 1950. Ce magazine, longtemps le plus diffusé en Europe occidentale (avec un pic à 1,4 million d’exemplaires), accordait une large place à l’actualité à côté des rubriques pratiques classiques dans ce type de presse. A l’époque, Nicole Lauroy se battait avec opiniâtreté (et succès !) pour y faire passer des articles sur l’écologie. Elle avait été très fière d’avoir « imposé » la publication d’une interview de mon père, Pierre Samuel (lui aussi membre des JNE), mathématicien très engagé dans la lutte contre l’énergie nucléaire. On lui doit aussi un grand entretien avec Marguerite Yourcenar (image ci-dessus), devenue ensuite (et suite à cette interview si mes souvenirs sont bons ?) adhérente de notre association.

Dans les années 80-90, Nicole Lauroy avait quitté Femmes d’Aujourd’hui, dont la filiale française avait été liquidée en 1988, et collaborait à Femme Actuelle (groupe Prisma Presse), tout en tenant une chronique dans Terre Sauvage. A l’époque, la rédaction du mensuel Ça m’intéresse (édité aussi par Prisma), où j’étais chef de service, se trouvait dans les mêmes locaux que Femme Actuelle, et Nicole ne manquait jamais de passer me saluer, me donnant des nouvelles de l’association (dont j’étais alors un adhérent peu actif), et prenant au passage un exemplaire de Ça m’intéresse, dont elle était une lectrice assidue.

Devant s’occuper de son mari atteint de graves problèmes de santé, Nicole n’avait pu être présente au colloque et à la fête organisés en 2019 pour les 50 ans des JNE . Mais elle nous avait envoyé un texte que vous pouvez lire en cliquant ici. C’est lors de la préparation de ces événements que nous avons eu de derniers échanges téléphoniques.

Toutes mes condoléances à son fils, à sa famille et à ses proches.