La flore vasculaire du Var par l’association Inflovar

L’association Inflovar (Inventaire pour la flore du Var) réunit des botanistes professionnels et amateurs travaillant sur la flore du département, soit au sein d’organismes comme le Conservatoire botanique national méditerranéen de Porquerolles, le Parc national de Port-Cros, la Société des sciences naturelles et d’archéologie de Toulon et du Var, les universités de Marseille et Nice, l’association des Amis du Conservatoire botanique, soit à titre indépendant. Ce catalogue raisonné et entièrement illustré est ainsi issu du travail assidu et bénévole, pendant vingt-cinq ans, de ces connaisseurs passionnés de la botanique du département. Cet atlas dresse un état des lieux, richement illustré, de la flore vasculaire varoise, l’une des plus diversifiée de France : plus de 3 000 plantes ont été dénombrées, dont 2 400 indigènes.

Pour chacune des plantes traitées intégralement, est indiqué : sa situation dans le Var, l’écologie de la plante, les caractéristiques biologiques et biogéographiques, une photo d’illustration et une carte géographique de répartition dans le département faite par le Conservatoire botanique national méditerranéen de Porquerolles pour voir si la plante est présente et abondante. Pour les 600 autres, présumées disparues, douteuses, absentes ou plantées, la présentation se résume à un texte court et parfois une photo.

La question de l’endémisme est abordée au travers de 82 plantes à aire restreinte dont 12 strictement varoises. Les relations privilégiées entre plantes et insectes n’ont pas été oubliées, illustrant la complexité et la fragilité des interactions au sein des écosystèmes. En outre est brossé un panorama des paysages apicoles varois au fil des saisons.

L’ouvrage met en évidence les menaces qui, malheureusement une fois encore, affectent cette flore, avec plus de 70 espèces végétales disparues ou non revues depuis un siècle : urbanisation tentaculaire, surfréquentation touristique, nettoyage mécanisé des plages, destruction des zones humides, changement climatique, intensification des pratiques agricoles, mais aussi invasions biologiques (au moins 170 espèces exotiques envahissantes ou menaçantes).

À l’heure où la régression généralisée de la biodiversité demande des actions urgentes, il reste à souhaiter, encore et encore, que cet ouvrage permette aux décideurs et aux élus de faire les meilleurs choix pour la protection de cette flore unique. Saluons le prix modique de l’ouvrage au regard de son volume et de sa qualité : 60 euros pour un ouvrage de grand format, avec plus de 1 100 pages, 2 700 taxons de décrits, 2 600 photos, et 2 380 cartes de repartition.


Éditions Naturalia, 2021, 1 184 pages, 60€ – www.naturalia-publications.com
Contact presse : Aude Ayasse. Tél.: 04 92 55 18 14 – contact@naturalia-publications.com
(Gabriel Ullmann)