« Pour que nature vive », le podcast du Muséum

Les scientifiques du Muséum national d’histoire naturelle prennent la parole pour alerter sur le déclin de la biodiversité. Six épisodes sont en cours de diffusion, chaque mardi, depuis le 14 avril. Six autres seront diffusés à l’automne. Tous sont réécoutables à volonté en podcast.

par Danièle Boone

Pour la réédition du livre Avant que nature meure de Jean Dorst, Robert Barbault, professeur au Muséum, a écrit une postface qu’il a intitulé Pour que nature vive. Ce texte a inspiré le titre du podcast. L’ouvrage de Jean Dorst, publié en 1965, est le premier en français à défendre la Nature contre l’emprise démesurée de l’homme. Tout comme Rachel Carson, l’autrice du Printemps silencieux, il a su détecter les signaux prémonitoires de la crise de l’érosion de la biodiversité qui nous submerge aujourd’hui, une belle référence donc. L’objectif de cette série est d’expliquer le vivant et le monde qui nous entoure afin de mieux le préserver de manière très simple et accessible à tous. Chaque épisode dure une trentaine de minutes, ce qui est suffisamment long pour approfondir le sujet sans épuiser l’attention de l’auditeur.

Dans le premier épisode Biodiversité, le saut dans l’inconnu, Bruno David, paléontologue et biologiste, président du Muséum, fait le point sur la crise de la biodiversité provoquée par une seule espèce : nous. Il explique comment la manipulation des écosystèmes et la multiplication des échanges peuvent provoquer des catastrophes donnant l’exemple des étoiles de mer japonaises introduites accidentellement à Melbourne : elles ont tout mangé ! Il nous met en garde sur le fait que « le vivant n’est pas prédictible » et on le constate à nos dépens avec le coronavirus. Autre épisode très intéressant, Sommes nous trop nombreux sur terre ? Le démographe Gilles Pison explique au micro de Vincent Edin, qui réalise tous les interviews, les tendances démographiques à venir et les défis qu’elles représentent pour la planète. Oui, nous serons 10 milliards en 2050 et nous devrons faire avec, mais ensuite, il semble bien que les populations humaines pourraient se stabiliser. Alors, dit en résumé Gilles Pison, si vous voulez des enfants, faites des enfants, mais élevez-les de manière à en faire des adultes responsables qui ne seront pas destructeurs pour la planète. Une façon inattendue de voir les choses, mais son discours est très étayé et plein de bon sens.

Deux autres épisodes sont également déjà en ligne, Une planète, une santé, avec Coralie Martin, chercheuse en parasitologie, qui parle notamment du coronavirus sans que cela soit le sujet principal de l’entretien, et Cuisiner la nature, avec Christophe Lavelle, chercheur en science de l’alimentation, commissaire de l’exposition Je mange donc je suis au musée de l’Homme. Quel que soit le sujet abordé, on arrive à la même conclusion : il faut changer notre manière de vivre, être plus économe pour ralentir le processus. Ce mardi va être mis en ligne Etre(s) vivant(s) depuis 3 milliards et demi d’années avec Sylvie Crasquin, paléontologue et enfin le 19 mai, Le printemps silencieux aura-t-il lieu ? avec Grégoire Loïs, écologue.

Six autres entretiens seront diffusés à l’automn,e selon le même principe  d’un par semaine. Pour que nature vive est produit par le Muséum national d’histoire naturelle et Création Collective en partenariat avec le ministère de la Transition écologique et solidaire dans le cadre de son programme Biodiversité. Tous vivants !

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