Les Liens entre éthique et droit, l‘exemple de la condition animale sous la direction de Lucille Boisseau-Sowinski et Delphine Tharaud

« Quand la plume rencontre la pierre »… Ainsi pourrait-on présenter, ce colloque à l’affiche inédite qui a réunit le 10 novembre 2016, d’éminents spécialistes en sciences juridiques à l’université de Limoges. Ce qui s‘est passé lors de cette rencontre nous ai rapporté dans cet ouvrage collectif, en deux parties, sous la direction de Lucille Boisseau-Sowinski et Delphine Tharaud.

La question animale étant de plus en plus d‘actualité, avec le renouveau d‘une morale se voulant non moralisante, il se devait un colloque à part entière, qui la définisse ainsi dans son droit et son éthique. Mais comment s’affirme l’éthique et où commence le droit ? Ces douze spécialistes voués à la condition animale n’y vont pas par quatre chemins. Plutôt que d’opposer éthique et droit, comme deux faux amis pourraient nous le faire croire, il importe pour Xavier Perrot et Anne Blandine Caire d’en connaître, avant tout leur définition dans leur contexte. Force est de constater leur judicieuse argumentation présentée dans cette première partie, intitulée « de l’éthique à la condition juridique ». C‘est ainsi que l’on apprend que limiter éthique et droit à leur différence amènerait à un obstacle théorique puisque l’animal est considéré comme patient moral dans l’éthique et comme simple objet de droit dans le champ juridique. Il apparait bien plus novateur à ces intervenants d’élargir les complémentarités dans leurs champs réflexifs du possible.

D’où une grande deuxième partie consacrée à l’éthique animale en droit qui s’articule en quatre sous-parties :
Par l’utilitarisme, en éthique animale et en droit avec Fabien Marchandier et, par l’exemple de l’expérimentation animale avec Marion Bourgine- Renson.
Par le déontologisme, en passant de Kant à Regan avec Enrique Utria et par le droit déontologiste avec Lucille Boisseau- Sowinski.
Par une approche citoyenne, où Philippe Régnier nous projette dans l’univers des sociétés interspécifiques de Zoopolis tandis que Caroline Boyer-Capelle s’interroge sur une citoyenneté animale en droit.
Par une approche écologique , avec le biocentrisme et l’éthique de Gérard Charolois, et le droit de l’environnement et la condition animale avec Marie-Pierre Camproux-Duffrene.

Et de conclure, par la plume irréductible de Jean-Pierre Marguénaud pour qui le droit animalier n’est pas seulement qu’un exercice de haute voltige mais s’avère aussi d’une importance capitale pour bien prendre conscience des liens qui unissent l’éthique au droit.


Éditions L’Harmattan , 171 pages, 18.50 € – www. editions-harmattan.fr
Contact presse : Fabien Aviet ; 01 40 46 79 23 – fabien.aviet@harmattan.fr
(Michel Cros)