Jean Carlier, pionnier du journalisme militant pour l’écologie

Pionnier du journalisme militant pour l’écologie, Jean Carlier est mort le 5 avril à l’hôpital d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), à l’âge de 83 ans. Il avait participé en 1969 à la fondation de l’Association des journalistes et écrivains pour la nature et l’écologie, connue aujourd’hui sous le sigle JNE.

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par Roger Cans

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Jean et Jeanne Charlotte Carlier - photo Bernard Desjeux

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Né le 24 mai 1922 à Pont-du-Château (Puy-de-Dôme), Jean Carlier s’oriente d’abord vers l’enseignement, après une formation à l’Ecole normale d’Auteuil. Mais c’est la presse qui l’attire, et il commence par donner des dessins et des caricatures aux journaux. Il entre comme journaliste à Radio Luxembourg en 1955, où sa voix grave et bien posée fait merveille. Il y franchit tous les échelons, devenant rédacteur en chef en 1960, puis directeur des informations de 1967 à 1982, date à laquelle il quitte la station devenue RTL.

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Son attachement aux problèmes globaux de la planète remonte à 1948, lorsqu’il adhère au mouvement des citoyens du monde de Garry Davis. Son goût pour la protection de la nature lui vient du tourisme équestre, qu’il pratique en Camargue et dans les Cévennes. Il préfère le cheval à la « bagnole », qui selon lui entraîne la défiguration des paysages.

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En 1969, il mène la fronde contre un projet de station de ski dans le parc national de la Vanoise, aux côtés de François Lapoix et de Théodore Monod. Combat gagné. En 1973, il lance l’idée d’un candidat écologiste pour l’élection présidentielle. Il pense à Philippe Saint-Marc ou Théodore Monod. Il doit se rallier à la candidature de René Dumont, proposée par les Amis de la Terre.

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En 1974, il tient sur RTL une chronique matinale intitulée La qualité de la vie, quotidienne jusqu’en 1978, puis hebdomadaire jusqu’en 1982. Une chronique de plus en plus militante, qui finit par indisposer les dirigeants de la station et provoque son départ.

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En 1979, il participe à la fondation du MEP (Mouvement d’écologie politique). Il plaide pour la candidature de Jacques Cousteau à l’élection présidentielle de 1981. Mais les Amis de la Terre, contre son gré, imposent l’un des leurs, Brice Lalonde. Dès lors, il s’éloigne de l’écologie politique et milite de plus en plus dans les assocations (Rassemblement des opposants à la chasse, Fondation Cousteau, Greenpeace, Comité central contre le tabagisme) et leur presse (Combat Nature, Le Courrier de la nature et Ecologie). Les journalistes qui l’ont connu se rappelleront toujours ses colères homériques et sa gouaille de raconteur d’histoires.

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