Microfermes, le maraîchage à l’échelle humaine par Jean-Martin Fortier et Aurélie Sécheret (JNE)

Alors que tout est fait pour que l’agriculture s’industrialise sur des surfaces de plus en plus étendues et que le nombre d’agriculteurs diminue, Microfermes, un livre très agréable à lire, accompagné de nombreuses et belles photos, nous fait rencontrer ceux qui vont à contre-courant. Ceux et celles qui trouvent leur bonheur et leur compte sur des parcelles d’une superficie allant de 0,14 à 5 hectares. L’inspirateur québecois du mouvement des « microfermes », Jean-Martin Fortier, présente d’abord les méthodes, les avantages et les inconvénients de tel ou tel parti-pris expérimenté aux Jardins de la Grelinette, puis à la Ferme des Quatre Temps, les microfermes qu’il a mises en place avec Maude- Hélène Desroches au Québec. Dans la deuxième partie du livre Aurélie Sécheret nous fait rencontrer huit maraîcher.e.s qui ont choisi de suivre leur exemple. Elle les a visités dans l’Aveyron, dans le Perche, à Dijon (une ferme urbaine), près de Nantes, à Saint Christoly-Médoc et au-delà de l’Hexagone, à Mezzolombardo, dans les Dolomites italiennes, près de Berlin et à Hemmingford au Canada, pas loin de la Ferme des Quatre Temps.

Avant de s’installer, nos microfermières et fermiers avaient, pour la plupart, beaucoup roulé leur bosse, qui en Australie et en Nouvelle Zélande, qui en Israël et au Brésil, plusieurs aux États Unis. Une bonne partie d’entre eux est allée jusqu’au Québec pour faire leur immersion chez Jean-Martin et Maude-Hélène, en travaillant à la ferme version originale, les autres avaient lu leurs livres. (De façon surprenante, aucun.e. ne fait référence à la microferme de Perrine et Charles Hervé-Gruyer au Bec Hellouin en Haute-Normandie, une autre success-story connue dans le monde.)

Ils viennent d’horizons très divers, du marketing, de la logistique, des arts plastiques, de l’histoire de l’art, de la fabrication de bière, et trois, quand-même, du milieu agricole. La journaliste raconte leur démarche, les choix et les astuces de chaque maraîcher.e, comment leurs façons de travailler s’adaptent à la configuration, au type de sol, à la géographie de leurs terrains. Ils vendent leurs légumes à des clients variés. Il y en a qui font des paniers pour des AMAPs, d’autres qui préfèrent les marchés, ou, comme Jean-Michel Le Guen, ancien paysagiste et brasseur, qui a comme clients des chefs étoilés nantais.

Le livre parle aussi bien aux professionnels qu’au grand public. Le premier chapitre est plein de conseils pratiques, utiles aux maraîcher.e.s novices au tout début de leurs installations, qui, par la suite, sont complétés par les expériences des huit nouveaux microfermier.e.s. Les photos sont là, pour rapprocher les lecteurs et lectrices de ces petites fermes et du travail de la terre, et qui sait, leur donner l’envie de s’approprier ce métier au service de la biodiversité, de l’économie d’énergie, de l’arrêt de la pollution des sol et des eaux, et bien sûr de l’alimentation saine.

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Éditions Delachaux et Niestlé, 159 pages, 22,90 € – www.delachauxetniestle.com
Contact presse : Laureen Gatien. Tél.: 01 70 96 88 20 – lgatien@lamartiniere.fr
(Suzanne Körösi)
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