« Le Chêne » et son petit peuple sur grand écran

Après la panthère des neiges et le lynx, de nouveaux héros nature sur les grands écrans : le chêne et ses habitants !

par Marc Giraud

Avec un acteur principal de poids (9 tonnes), ce majestueux chêne pédonculé né en 1810 en Sologne, et des animaux réels filmés in situ, Laurent Charbonnier et Michel Seydoux n’ont pas lésiné sur les moyens. Ce beau spectacle n’est pas un documentaire animalier, mais plutôt un conte familial.

Le film met principalement en scène quatre points de vue autour de l’arbre : l’écureuil, le gardien du temple ; un couple de geais actifs et bruyants ; sous terre, une famille de mulots sylvestres ; et les plus originaux, des balanins des glands, certainement une révélation pour la plupart des spectateurs. Avec leur rostre allongé comme une trompe d’éléphant, ces insectes à la tronche d’aliens aspirent l’intérieur des fruits du chêne. On les voit s’accoupler sur des glands, y pondre et en sortir à l’état de larve.

Les autres acteurs sont tous des vertébrés, des animaux imprégnés mêlés à des espèces sauvages, qui permettent des scènes inédites où l’on voit sur la même image l’écureuil, les geais et des sangliers, ou encore l’écureuil au sol entouré de mulots et de mésanges. On pénètre dans le terrier des mulots, on y vit l’inondation due à un orage, ou la menace proche du museau d’un blaireau ou d’un renard à la recherche de nourriture. On découvre également les échanges racinaires des mycorhizes sous le sol ou la pousse d’un champignon, grâce à un habile mélange de vues réelles et d’images de synthèse très crédibles.

Plus encore que Microcosmos, ce film ne comporte aucun commentaire, et l’on s’y habitue très vite. Le son prend donc une importance extraordinaire, comme dans une véritable symphonie naturelle, avec des modulations et des circulations de cris, de bruits et de chants qu’on ne pourra apprécier que dans une salle de cinéma. Les mixeurs ont travaillé sur 800 pistes de sons différentes ! Et ils ont eu du bon matériau : le confinement dû au Covid a permis de capter une exceptionnelle pureté de musique naturelle, sans bruits parasites de quads ou d’avions.

Ponctuée de belles séquences musicales, l’histoire est rythmée par les saisons et par les événements du petit peuple du chêne. Des tentatives de prédation par une couleuvre d’esculape, une effraie ou un autour des palombes (avec une longue scène de poursuite en vol des geais par le rapace) sans qu’aucune ne se termine par une capture (conte familial oblige) ; l’automne avec le brame du cerf au loin, l’enfouissement des glands par l’écureuil et les geais ; le printemps avec la becquée des pics ou des étourneaux, l’arrivée des marcassins ou la nidification des geais des chênes. On assiste même à un bain de fourmis par l’un des oiseaux, scène rare !

En tout, 350 heures de rush, plus de 1 300 plans et 42 semaines de montage donnent cette belle histoire bucolique pour tous les publics. Allez-y pendant que c’est en salles, c’est un spectacle visuel et sonore grandeur nature, fait pour les grands écrans.

En salles le mercredi 23 février 2022.
Contact presse : relationspresse@sophie-bataille.com

Ci-dessous, la bande annonce.