Lettres des animaux à ceux qui les prennent pour des bêtes par Allain Bougrain Dubourg (JNE) en bédé. Dessins de Frédéric Brémaud et Giovanni Rigano

Ressentir, s’émouvoir, agir en fonction des événements est-il vraiment le propre de l’homme ou bien plutôt de l’ensemble des animaux ? Quand on ne met pas de plus en en plus évidence que les plantes peuvent aussi ressentir et communiquer… L’éthologie prouve, chaque jour davantage, combien le fossé que nous avons creusé entre nous et le monde animal mérite d’être comblé au fil des découvertes. L’indifférence à son égard s’apparente à un crime contre l’humanité, tant il est évident que nous ne saurions nous passer de son existence. Dans ce plaidoyer hors norme, Allain Bougrain Dubourg nous invite à considérer les animaux, sauvages comme domestiques, nos voisins de planète, avec respect.

Entre le XVIIe et le XVIIIe siècle en France, il était possible de faire un procès à un animal. L’anecdote énoncée, on est en droit de se demander comment ce dernier pouvait se défendre au cours de la procédure… En réalité, le processus était aussi simple qu’ingénieux : il ne le pouvait pas. Et si les animaux pouvaient s’exprimer et nous expliquer posément tout ce que nous leur faisons subir, que diraient-ils ?

Avec Lettre des animaux à ceux qui les prennent pour des bêtes, Frédéric Brémaud et Giovanni Rigano cherchent à répondre à cette question en adaptant en bande dessinée le livre d’Allain Bougrain-Dubourg publié en 2018. Ils se glissent dans la peau des animaux de notre planète pour porter leurs voix et transmettre avec douceur et pédagogie les conséquences tragiques de nos actions. De nombreuses voix se sont déjà élevées, même si elles restent encore insuffisantes, pour défendre la cause animalière, mais rarement les animaux avaient pris la parole. Il fallait que le cochon raconte son périple jusqu’à notre assiette, que la tortue explique à ceux qui jettent des sacs en plastique dans la mer ce que c’est d’agoniser d’une occlusion intestinale, que le lévrier dise à son maître qu’il ne veut pas mourir par strangulation le jour où il aura perdu une course et son maître de l’argent… Cochon, tortue, lévrier, lapin, requin, ortolan, ils sont 16 à s’exprimer à tour de rôle. Sans oublier le « peuple de la terre », c’est-à-dire tous nos frères humains.

Bouleversant et instructif, l’ouvrage s’adresse autant aux enfants qu’aux adultes et sensibilise en employant le ton de l’humour et en jouant d’une nouvelle perspective dans le domaine de la défense animale.


Éditions Glénat, 2021, 90 pages, 17 € – www.glenat.com
Contact presse : Caroline Longuet. Tél.: 01 41 46 11 08 + 06 80 18 55 99 – caroline.longuet@glenat.com
(Gabriel Ullmann)