Des pigeons dans la ville par Didier Lapostre et Marie-Hélène Goix en collaboration avec Pascale Beauvois et Catherine Dehay

Voilà un ouvrage que tout élu devraient posséder en mairie. Que dis-je, que tout citoyen responsable du bien vivre ensemble aurait à cœur à lire. Sous-titré « Secrets d’une relation millénaire entre 2 bipèdes », ce livre édité sous forme d’un programme par l’association AERHO regroupe des passionnés de la nature en ville et répond à une double attente : celle de mieux faire connaître la relation de cet animal avec l’Homme depuis l’antiquité auprès du grand public et de proposer des alternatives non-violentes aux diverses problématiques soulevées par la concentration de pigeons dans les villes. Entre « grandeur et décadence » de ce volatile insolite. Ainsi est né ce programme P.I.G.E.O.N pour le plus grand bonheur des humains, qui trouveront pour certains « la poule aux œufs d’or » en le lisant voire l’étudiant avec grand soin. Car ce messager de bienveillance vanté dans de nombreuses cultures semble être tombé aux oubliettes.

« Comment écrire sur cet oiseau, animal atypique, ni domestique, ni sauvage, ni vraiment libre, qui oscille, au fil des siècles du statut d’animal utile à celui d’animal respecté, voire aimé jusqu’à celui de nuisible », s’interrogent les auteurs dans leur introduction. L’intention est en effet périlleuse connaissant la mauvaise réputation de ce volatile, qui n’a comme seuls défenseurs quelques collectifs associatifs et bien entendu leurs nourrisseurs. Au fil des pages, le ton va croissant et aspire à trouver une solution dans cette voie qui semble sans issue. Heureusement les faits sont là pour nous rappeler quel est cet oiseau qui a pris résidence sous forme du pigeon Biset dans nos cités.

La première lettre de ce programme P nous fait remonter le temps pour découvrir déjà il y a déjà 5000 ans une domestication de cet animal qui vivait à l’origine dans les endroits rocheux. Ainsi sont apparues les premières colombicultures du « PIJON » en ancien français (dérivé du latin pibionem « petit oiseau qui pépie »). Utilisé pour sa chair et sa production d’engrais riche en azote, cet animal était protégé par les seigneurs du Moyen âge sous l’impulse de Charlemagne qui décrétât son élevage « privilège nobiliaire ». Un statut qui ne survivra pas au lendemain de la révolution française avec la destruction massive de colombiers dit aussi pigeonniers. ➡︎ lire la suite


Édition AERHO, 195 pages, 14,50 € – www. aerho-oiseauxdesvilles.org
Contact presse : Marie-Hélène Goix. Tél :06 06 29 25 69 – aerhooiseaux@gmail.com
(Michel Cros)