Des kangourous dans mon jardin – comment la nature change, pourquoi il faut lui faire confiance par Georges Feterman et Marc Giraud (JNE)

Non, le titre n’est pas complètement loufoque. « Si vous n’allez pas vers l’exostime, l’exotisme viendra vers vous » affirment les auteurs. Les citadins de Paris et d’autres grandes villes se sont habitués à la présence de centaines de perruches à collier dans leurs parcs urbains. Les habitants de la région de Rambouillet, eux, ne sont plus complètement surpris de croiser des kangourous la nuit, enfin des wallabies de Benett nettement moins grands puisqu’ils dépassent guère 85 cm lorsqu’ils se tiennent debout. Quelques individus se sont échappés du zoo du château de Sauvage après la tempête de 1999. Les wallabies se sont parfaitement adaptés aux forêts d’Ile de France. Si un jour, l’un d’eux se retrouve dans un jardin, le propriétaire n’aura pas à craindre pour sa santé mentale !  D’autres animaux venus d’ailleurs (frelon asiatique, ragondin, écrevisse de Louisiane, ibis sacré, etc.) se sont installés dans l’hexagone et font désormais partie de nos paysages. 

Le réchauffement climatique provoque lui aussi des mouvements de la faune et de la flore. Les oiseaux sont donc de bons indicateurs. Des oiseaux migrateurs migrent moins (grues cendrées) ou plus du tout (cigognes). Les aires de répartition des espèces remontent vers le nord ou en altitude. Le loup est revenu, les faucons nichent en ville, les renards sont devenus urbains dans le monde entier, bref la nature bouge. Elle réagit à l’impact des activités humaines. Certes, lorsqu’une espèce disparaît, c’est irréversible. C’est un constat. Faut-il s’en inquiéter ? Non, disent les auteurs. Dès qu’on la laisse libre, la nature se régénère et explose de vie. 

« C’est le paradoxe d’aujourd’hui : nous acceptons au quotidien les dangers terribles des pesticides, du nucléaire ou des accidents de la circulation, mais nous sommes horrifiés à l’idée de rencontrer une malheureuse vipère qui fuira pourtant à notre approche » constatent les auteurs. Alors, il est grand temps de faire confiance à la nature. Le rewilding ou ré-ensauvagement est devenu vital. La démonstration de Georges Feterman, président de l’association ARBRES et Marc Giraud, notre naturaliste JNE, est imparable. Et, personnellement, je pense qu’ils ont raison : il est grand temps de redonner toute sa place à la nature.


Éditions Dunod, 144 pages, 14,90 € – www.dunod.com
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(Danièle Boone)