La cause des vaches par Christian Laborde

VacheQuelle plume ! C’est à la fois un pamphlet et un poème, et ça a un sacré style. Proche de Claude Nougaro, dont il a un peu la voix, la musique et l’accent, Christian Laborde s’était déjà investi dans la cause de l’ours pyrénéen et contre la tauromachie. Le voici parti en guerre contre la ferme aux mille vaches, contre les robots de l’agro et la FNSEA, qu’il appelle la « Fédération Nationale pour la Soumission et l’Extinction des Agriculteurs ». Les mots volent, jouent et évoquent les vrais paysans et les vraies fermes, et comparent : « La sensibilité des vaches, leur blues dans le brouillard tenace, les coups de tête des petits veaux contre le ventre chaud de leur mère, ils n’en ont rien à cirer. Mais pourquoi prendraient-ils des gants : le ministre de l’Agriculture qui n’a jamais plongé sa main dans la crinière frissonnante d’un cheval secouant son licou, bénit tous leurs projets. Les Vanderdendur de l’agrobusiness jouent sur du velours car les vaches, contrairement aux ouvriers, ne se plaindront pas des cadences infernales. Elles souffriront sans rien dire jusqu’à ce que la bétaillère les conduise à l’abattoir d’Alès où le bourreau, soumis aux cadences infernales, n’aura pas le temps de les assommer avant de les égorger. Ils sont peinards, ils n’auront pas la CGT sur le dos. Elles sont seules, les vaches, désarmées comme l’aube qu’elles ne verront plus, l’herbe qu’elles ne fouleront plus ». Néanmoins, ça se terminera bien, car les animaux de boucherie se révolteront. L’imaginaire, lui, peut se permettre toutes les libertés…


Éditions du Rocher, 15 €, parution le 2 mai – www.editionsdurocher.fr
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(Marc Giraud)