Guerre et paix… Et écologie – les risques de militarisation durable

Cramer
Saviez-vous que l’armée française est le premier propriétaire foncier de notre pays, et le Pentagone, le premier au monde ? Et que les activités militaires sont responsables de 10 % des émissions de gaz à effet de serre sur la planète ? Ce petit livre, préfacé par Alain Joxe (directeur d’études honoraire à l’École des hautes études en sciences sociales) et signé d’un membre de longue date des JNE, est riche en informations frappantes et méconnues. D’une plume enlevée, Ben Cramer, qui est aussi chargé de recherches au CIRPES (Centre d’études interdisciplinaires de recherches sur la paix et d’études stratégiques), nous expose la responsabilité des armées dans l’accaparement des terres, la croissance des budgets militaires et des ventes d’armes, les projets de guerre météorologique ou encore les risques de conflits liés au changement climatique.

Loin d’un quelconque pacifisme « bêlant », il se félicite de ce que, depuis une vingtaine d’années, les militaires se saisissent enfin des questions d’environnement, tout en pointant les risques de greenwashing que cette évolution comporte. Mais Ben Cramer plaide aussi pour que les écologistes, trop souvent prompts à négliger ces problématiques, réfléchissent et agissent en commun avec tous ceux qui se soucient de paix, de désarmement et de réduction des conflits. Sur un plan plus anecdotique, on se réjouira de ce qu’une relecture trop rapide du texte par l’auteur fasse attribuer à Louis Armstrong (et non pas à son homonyme Neil) le privilège d’avoir mené la mission Apollo 11 vers la Lune. Il faut dire que sa voix et sa trompette nous conduisent droit dans les étoiles…


Éditions Yves Michel, collection Société civile, 178 pages, 13 € – www.yvesmichel.org
Contact : presse@yvesmichel.org
(Laurent Samuel)