Débat JNE sur démographie et écologie : quelques questions écrites

Lors de la conférence-débat JNE sur « Démographie et écologie, le sujet tabou » qui a eu lieu à Paris le 15 mai 2014, des questions ont été posées par écrit dans la salle. Comme les questions sont souvent significatives des réponses à donner, en voici la transcription pour réflexion.

 

 par Michel Sourrouille

 

– L’animal sauvage s’autorégule. Est-il donc plus « intelligent » que l’homme ?

 

– Est-il juste que parmi les 5000 espèces de mammifères une seule espèce, homo sapiens pèse (avec ses animaux d’élevage) 90 % du total de la biomasse de l’ensemble des  mammifères ? Quelle équité si une seule espèce occupe toute la place ?

 

– Que veut dire « biocapacité » ?

 

– Quels sont les rapports entre multiplication humaine et extinction animale ?

 

– Quels moyens proposez-vous pour convaincre les démographes, les écologistes, les politiques… de faire décroître la population tout de suite ?

 

– Quels sont les moyens réalistes pour ralentir les naissances humaines ?

 

– Comment influer sur des politiques pro-natalistes en Afrique ?

 

– Comment réformer les systèmes d’allocation familiales en France de manière à mieux maîtriser la démographie ?

 

– Comment imaginer la situation de l’Inde dans la seconde partie du siècle quand ce pays aura plusieurs centaines de millions de personnes âgées ?

 

– A monsieur Pison, démographe et membre de l’INED : Certains dénatalistes (dont moi) rêvent d’un monde peu peuplé. Si vous aviez une baguette magique, à quel nombre d’humains seriez-vous attaché ?

 

– Que signifie vraiment le mot « transition démographique » qui nous fait croire à une baisse de la population alors que même en passant d’un taux d’accroissement annuel mondial de 2,1 % dans les années 1960-70 à 1,2 % maintenant, en réalité il y avait 70 millions d’habitants en plus chaque année dans les années 1960-70 et maintenant (chiffres de 2012) 84 millions de plus par an ?

 

– Les projections faites par les démographes intègrent-elles des hypothèses du type hiver nucléaire, résistance aux antibiotiques, baisse de fécondité à cause des perturbateurs endocriniens ?

 

– Les projections de l’ONU prennent-elles en compte les probables guerres et génocides à venir à cause de l’épuisement des ressources ? Et la folie des hommes augmentée par le stress ?

 

– Que pensez-vous des thèses de Chefurka sur le lien entre PIB, énergie et population ?

 

– René Guénon a écrit dans les années 1930 « le règne de la quantité ». Il a tout dit : la qualité est devenue secondaire depuis déjà des siècles. Il faudra aller dans le mur pour comprendre…

 

– Ne peut-on considérer que ce monde qui va à l’envers amènera l’homme à en tirer les leçons ?

 

– Ne faut-il pas revenir à des visions du monde biocentriques, ces visions portées par 95 % des 6 900 langues du monde parlées dans des sociétés non anthropocentriques ?
– Comment répondez-vous aux gens qui disent : Vous n’avez qu’à vous suicider pour commencer ?

 

La réponse de Michel Sourrouille à cette dernière question : Pas besoin de faire un acte volontaire, notre espèce humaine en ce moment est vraiment en train de se suicider : épuisement à court terme des énergies fossiles et fin de la civilisation thermo-industrielle, perturbations climatiques extrêmes pour des centaines d’années, généralisation des bidonvilles et de leur situation explosive, mortalité par guerres, famines et épidémies (évènements dont parlent déjà tous les jours les médias), etc. Le genre humain mérite-t-il d’être sauvé de sa tentative suicidaire ? Ceux qui portent comme nous l’idéal d’un monde meilleur n’ont pas envie de se suicider, ils ont tant d’efforts à accomplir pour essayer de sauver l’humanité du suicide…