« La clé des champs » telle qu’on nous la propose

Les illuminés du petit peuple de l’herbe doivent-ils prendre La Clé des champs (en salles le 21 décembre 2011) ? Assurément oui… non sans quelques précautions.

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par Marie Hellouin

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Avec Microcosmos, Marie Pérennou, Claude Nuridsany et leur complice musical Bruno Coulais nous avaient transportés dans une réalité au delà du possible. Acteur parmi les acteurs, nous nous reconnaissions dans ces vies minuscules que nous foulons au pied chaque jour sans les voir. Aucun one man show, aujourd’hui « stand-up », dont les comiques nous abreuvent  à longueur de DVD n’égalera jamais le myhe de Sisyphe mimé par le scarabée bousier !

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Les auteurs ont-ils craint de se confronter à leur propre chef d’œuvre ? Ont-ils simplement voulu innover, comme tous les créateurs y sont poussés ?  Pourtant les habitants de la mare afférés à leurs tâches fragiles et dérisoires auraient suffi à notre enchantement. C’est dans la découverte de ces myriades insoupçonnées que nous nous redécouvrons nous-même. Pourquoi avoir ajouté la non histoire de deux enfants qui s’ennuient en vacances dans un non village abandonné ? Les échelles se juxtaposent sans jamais se rencontrer.

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La jolie narration de Denis Podalydès reste impuissante à créer les liens, même les enfants ne parviennent pas à se rejoindre…Figurants empruntés, ils ont l’air de prétextes dont les vraies stars du film n’avaient aucun besoin.

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Parés de leurs simples atours, libellules, grenouilles, tritons ou autres araignées d’eau vivent leurs rôle avec conviction. Voilà l’opéra tout en sons et lumières que nous propose La clé des champs. A ne manquer sous aucun prétexte, dans l’attente d’un prochain épisode !

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