Replantation, fiscalité, assurance :  les forestiers privés entendus mais vigilants

Egletons (Corrèze), le 28 avril 2011

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Le Président de la République a réaffirmé son soutien à l’amont forestier français aujourd’hui, en Corrèze, où il s’est rendu à l’initiative de la Fédération des Forestiers Privés de France. Par la voix de leur Président, Henri Plauche Gillon, présent aux côtés du Chef de l’Etat, les Forestiers Privés se félicitent des annonces de Nicolas Sarkozy, mais demeurent vigilants quant au dispositif d’aide à l’investissement envisagé…

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Une fiscalité adaptée au cycle de la forêt

Nicolas Sarkozy a notamment annoncé que la fiscalité appliquée à la forêt, prenant en compte le temps long de rentabilité d’une parcelle, ne serait pas remise en cause. Pour parvenir à sa pleine maturité et être récoltée, une forêt a besoin de 50 à 100 ans de croissance. Ce sont les petits-enfants du forestier qui recueillent les fruits de son travail. Avec une rentabilité sur 25 ans qui s’établit en moyenne annuelle à 1,2% soit moins que l’inflation.

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Dans le même temps, Luc Bouvarel, Directeur général de la Fédération des Forestiers Privés de France rappelle que : « Si aujourd’hui les prix des résineux augmentent, les prix du bois des feuillus, qui constituent les deux tiers des essences de la forêt française, eux, stagnent, à défaut de débouchés suffisants. »

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Vers un fonds d’investissement spécifique ?

De même, le Président de la République a indiqué que le dispositif d’aide à l’investissement forestier serait remis à plat d’ici la fin de l’année avec les Ministères concernés (Agriculture, Ecologie et Finances). Il a notamment évoqué l’éventualité de la création d’un fonds d’investissement spécifique, en soulignant que la forêt pourrait par ailleurs bénéficier des crédits carbone. « Cette décision répond aux attentes exprimées par les forestiers privés depuis plusieurs années, et notamment lors des travaux préparatoires de la loi de modernisation agricole en 2010 », commente Henri Plauche Gillon, Président de la Fédération des Forestiers Privés de France.

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L’indispensable remise à plat du dispositif assurantiel

Enfin, le chef de l’Etat a indiqué qu’il souhaitait rendre plus incitatif le dispositif assurantiel forestier, adopté dans le cadre de la loi de modernisation agricole (LMA), le 27 juillet 2010. « C’est un sujet d’inquiétude pour les forestiers. Les catastrophes naturelles qu’ont subies les forêts françaises ces dernières années grèvent la capacité d’investissement de ces petits propriétaires, d’autant que seulement 5% de la forêt française est aujourd’hui assurée », précise le Président de la Fédération.

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Et Henri Plauche Gillon de poursuivre : « Nous nous félicitons de la prise de conscience, par le chef de l’Etat, de la spécificité du fait forestier et de la nécessité de s’engager sans tarder pour le renouvellement des forêts françaises. Pour autant, nous demeurons vigilants quant à la mise en œuvre des volontés du Président. Nous souhaitons que des interlocuteurs soient rapidement désignés pour assurer le suivi interministériel nécessaire à l’aboutissement de ces dossiers. »

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Focus
La forêt privée : une ressource vitale gérée durablement par des acteurs responsables

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3,5 millions de petits propriétaires forestiers gèrent 75% de la forêt française. Ils possèdent 3,5 hectares en moyenne. A peine 1,2 million d’entre eux détiennent plus de 1 hectare.? Pour cette majorité de particuliers, la forêt n’est pas l’activité principale (57 % sont des retraités, les autres sont agriculteurs, employés…). La forêt ne remplit des fonctions économique, écologique et sociale vitales que grâce à la gestion adaptée assurée par ces propriétaires forestiers.

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Pour tous renseignements complémentaires :
Luc Bouvarel, Délégué Général Fédération des Forestiers Privés de France, 01 47 20 36 32
Bertrand Legret, Comfluence, 01 40 07 98 20
Evelyn Leroux, Comfluence, 01 40 07 98 27

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