Les mots pour le pire


Un joli titre, pour du super Paccalet ! L’écrivain/philosophe/ naturaliste/JNE bouscule les idées conformistes de tous bords – y compris celles des écologistes – avec des formules fines mais qui frappent fort ; il s’amuse de nos tics de langage et ridiculise en quelques lignes les imposteurs médiatiques. Un régal. Comme « L’humanité disparaîtra, bon débarras ! » (Arthaud 2006), c’est un pamphlet sans concession, mais… rangé par ordre alphabétique, puisqu’il s’agit d’un dictionnaire. On y constate une fois de plus la large érudition de l’auteur, avec des portraits de personnages des sciences, de la philosophie, de la politique ou de l’écologie, avec des bijoux comme cet extrait visionnaire d’Edgar Poe, ces citations de Debussy, d’Aldous Huxley, d’Issa ou de Bashô (deux poètes japonais). Ne manquez pas les définitions de « Nutella, Faire du bien à la planète, Pêche sportive, Dialogue, Covoiturage, Ferry, Couche-culotte, Cicéron, Disneyland, Lalonde… », bref, presque tout. On peut ne pas être d’accord avec la totalité des positions d’Yves Paccalet, mais qu’importe ; réjouissons-nous de son parler vrai et ne bêlons pas avec les moutons. Nul doute que les anti-écologistes primaires vont foncer tête baissée contre ce « Dictionnaire énervé de l’écologie », qui leur semblera sans doute extrémiste (à ce propos, reportez-vous à la définition de « Bougie ») ou misanthrope. Justement, le misanthrope n’est-il pas celui qui défend des valeurs nobles, mais qui se voit déçu par le triomphe du mercantilisme, du superficiel et de la médiocrité ? s’énerver est un plaisir salutaire…

Les éditions de l’Opportun, 15 €
Contact presse: Stéphane Chabenat. Tél.:  01 81 29 88 48
(Marc Giraud)